Les structures culturelles institutionnelles ne parviennent plus, semble-t-il, à suivre le rythme des besoins et des aspirations des artistes contemporain•es. Les budgets de production sont toujours plus importants alors que les ressources se font de plus en plus réduites ; les œuvres font appel à des champs de compétences dont l’étendue est croissante (culture numérique, interdisciplinarité, actions artistiques hors-les-murs) ; la compétition entre artistes met en jeu des intérêts qui excèdent les simples questions esthétiques ou artistiques.
Un grand nombre de ces institutions demeurent pourtant ancrées dans un modèle hérité de la modernité, où prédomine une relation hiérarchique entre l’hôte et l’invité. Cependant, à l’heure actuelle, une évolution significative semble apparaître, exigeant une réflexion approfondie sur les conditions de travail de l’ensemble des acteurs et actrices culturels. Il paraît important de reconsidérer non seulement le contenu de la programmation et la liberté d’expérimentation des artistes au sein de l’institution, mais également le fonctionnement institutionnel, l’interaction avec les artistes invité•es et la manière dont ils et elles sont sélectionné•es, accompagné•es et rémunéré•es.
Comment repenser à notre époque ce que peuvent être les modèles de gestion d’établissements culturels ? Comment est-il possible aujourd’hui de rendre compte de la complexité du processus de production et de réalisation des œuvres ? Quelles sont les méthodes pour analyser les différents facteurs qui caractérisent l’environnement de travail de l’artiste au sein de l’institution ?