Le programme de recherche « MODÈLE FRANÇAIS » se propose de revenir sur l’« exception culturelle française ». Il s’agit d’interroger cet ensemble d’actions, de mesures de politiques publiques et de dispositifs juridiques qui réglemente le domaine culturel et donc les industries culturelles et créatives. Quelles sont les spécificités juridiques, politiques et économiques de ce modèle ?
Il est vrai qu’on peine à dessiner les contours du « Modèle Français » de manière très claire mais, schématiquement décrit, il repose, en particulier pour des observateurs étrangers, intéressés ou critiques, sur quelques grands principes : interventionnisme public ; impulsion structurante des politiques de l’Etat par rapport aux actions des collectivités territoriales ; importance des objectifs d’ordre politique et social à côté d’objectifs culturels et industriels ; existence d’un ministère de la Culture et de la Communication ; organisation par filières, dans une logique assez tubulaire, des actions en direction des industries culturelles et délégation de manière assez autonome de la conduite des actions à de grands opérateurs spécialisés, dont le Centre National du Livre ou le Centre National de la Cinématographie et de l’image animée ; relative concertation avec les acteurs industriels et leurs représentants, etc…
Contrairement à une idée reçue, les politiques publiques et de régulation ne sont pas sans importance aujourd’hui dans la marche des industries de la culture et de la communication. Certes depuis les libéralisations sectorielles, l’Etat, en France, s’est assez largement retiré de la gestion directe même si des chaînes de télévision ou de radios sont encore des entreprises publiques. Pour autant, les politiques publiques et de régulation jouent un rôle de création de cadre pour les industriels et à ce titre sont très importantes du point de vue du rapport de forces entre les acteurs industriels. Par ailleurs, la mondialisation des échanges et les récentes mutations techniques viennent quelque peu bousculer le modèle établi et pousse à s’interroger sur son efficacité et son éventuelle évolution.
La perspective centrale de ce programme de recherche vise donc :
- À susciter une réflexion globale sur la définition du modèle culturel français
- Quelles sont les caractéristiques du modèle français ?
- Quelle est la philosophie qui l’anime et comment évolue-t-elle ?
- Quelle est l’efficacité de ce modèle au regard des objectifs poursuivis ?
- À évaluer son efficacité et son attractivité à l’heure de la mondialisation
- Quelles sont les remises en cause mais aussi les reprises dont il fait l’objet, en France ainsi qu’à l’extérieur ?
- À s’interroger sur son évolution à venir au regard des transformations technologiques et industrielles
- Comment est-il adapté aux transformations industrielles, en particulier aux interventions croissantes d’acteurs transnationaux des industries de la communication (Apple, Google ou Amazon par exemple) dans la production culturelle ainsi qu’à l’internationalisation ?
- Comment l’adapter aux nouvelles pratiques et aux nouveaux domaines de la culture ?
Trois axes de recherche sont privilégiés :
- Axe 1 : La définition du modèle français
- Axe 2 : Les enjeux du modèle français à l’heure de la mondialisation des échanges
- Axe 3 : Les politiques culturelles face à l’émergence du numérique et à l’élargissement à de nouveaux domaines
Comité de Pilotage :
Catherine Arnaud (Université Paris 13, IRDA), Céline Bloud-Rey (Université Paris 13, IRDA), Philippe Bouquillion (Université Paris 13, LabSIC), Laurent Creton (Université Paris 3, IRCAV), Pascale Garnier (Université Paris 13, EXPERICE), Bertrand Legendre (Université Paris 13, LabSIC), François Mairesse (Université Paris 3, CERLIS), François Moreau (Université Paris 13, CEPN), Olivier Thévenin (Université Paris 3, IRCAV), Pierre Moeglin (Université Paris 13, LabSIC)
PROJETS DE RECHERCHE FINANCÉS :